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Nous sommes trois étudiantes en L3 Sciences de l'éducation à l'Institut Supérieur de Pédagogie.

Présentation du blog

Ce blog consiste à éclairer l'histoire du système scolaire et son évolution en France. Le but est d'avoir une connaissance plus affinée de l'enseignement et ainsi de comprendre le système scolaire actuel avec ses failles et ses atouts. De plus, cela nous permettra d'élargir notre esprit critique dans ce domaine. Ce sera l'occasion de débattre sur la crise de l'enseignement aujourd'hui et sur les réformes mises en place pour y remédier. Tous à vos commentaires...

jeudi 26 mars 2009

Les mutations de l'enseignement au XX ème siècle


Depuis la défaite humiliante de la France face à la Prusse en 1870, les questions se font de plus en plus nombreuses dans le domaine de l'éducation et de sa démocratisation. On veut moderniser l'enseignement pour établir un rapport plus proche avec la réalité du pays et plus pratique. Des enseignements spécialisés se développent alors aussi bien dans le domaine secondaire pour l'élite, qu'au niveau primaire pour le peuple. Le but est de mettre la science au profit des métiers, d'établir un lien entre le milieu économique et le milieu éducatif. De plus, une nouvelle voie est ouverte pour ceux qui n'ont pas les capacités intellectuelles ou les moyens financiers de recevoir une éducation livresque et théorique. Ces enseignements spécialisés transmettent des connaissances techniques et concrètes, à but professionnel. Ils se développent progressivement durant la Troisième République.




Après la Première Guerre Mondiale, on prend conscience que la ségrégation sociale entre l'élite et le peuple est anormale. L'élite désormais ne représente plus les classes aisées mais elle est fondée sur le mérite et les capacités intellectuelles. A partir de 1925, l'enseignement primaire traditionnellement consacré au peuple et le secondaire déstiné à l'élite fusionnent. L'école élémentaire devient le tronc commun, la base de l'éducation. Puis le collège se divise en trois filières, la filière technique pour les futurs ouvriers, la filière courte et la filière longue pour ceux qui sont capables de suivre ce type d'enseignement. Ainsi sera sélectionnée l'élite, les futurs cadres, avocats, médecins entre autres.




L'enjeu dominant pour le domaine éducatif est la démocratisation de l'enseignement, c'est à dire l'école pour tous, égale pour tous. On pense alors que chacun doit obligatoirement recevoir le même enseignement, avec la même pédagogie et les mêmes méthodes. Habby réformera le collège en 1975 dans cette optique, supprimant les filières et faisant du collège un tronc commun dans la continuité du primaire, c'est le collège unique.




Cependant, vers les années 80, on se rend compte que les inégalités se font de plus en plus prégnantes au sein de l'école ce qui remet en cause l'idée d'une éducation unique pour tous. Finalement, les politiques éducatives décident de gérer l'enseignement de façon inégalitaire, pour favoriser la réussite pour tous. Elles pensent qu'ils ne faut pas nier les inégalités entre les élèves pour rendre l'éducation efficace, ils faut donner plus de moyens aux élèves en difficulté par rapport aux élèves favorisés. De ce fait, un plan instituant les "zones d'éducation prioritaires", ZEP, est mis en place dans les quartiers difficiles.


jeudi 19 mars 2009

L'école de Jules Ferry

Les républicains veulent consolider leur régime politique depuis 1875 et cela doit passer par l'instruction publique. Pour libérer les esprits de l'emprise de l'Eglise, ils poursuivent la mise en place d'une école laïque.


Pour rendre le système scolaire légitime, les instituteurs doivent obtenir un brevet de capacité pour enseigner dans les écoles élémentaires (loi du 16 juin 1881). Ils insistent sur l'obligation scolaire pour les enfants des deux sexes âgés de 6 à 13 ans (loi du 28 mars 1882). Le but est de former de futurs citoyens de la République.


La pédagogie utilisée dans le système scolaire de Jules Ferry est autoritaire et disciplinaire. L'école doit transmettre à la jeunesse, par le biais du maître, les valeurs de la nation. Celles -ci regroupent notamment : le patriotisme, la rigueur dans le travail, la fraternité, l'égalité et la justice.


Tous doivent recevoir le même enseignement, c'est le principe de l'école unique pour tous. Les élèves doivent rester assis sur une chaise durant les leçons, écouter attentivement et assimiler ce que le maître leur transmet. L'élève est considéré comme un adulte en devenir qui doit à tout prix intégrer les normes sociales pour s'insérer dans la société.

jeudi 12 mars 2009

La naissance d'un véritable enseignement populaire

François Guizot, ministre de l'Instruction publique sous la Monarchie de Juillet, va opérer d'importants changements dans l'enseignement populaire.

En 1833, la loi Guizot va permettre :
- De créer au moins une école primaire de garçons dans chaque commune
- La coexistence des écoles publiques et privées
- Une tolérance religieuse. Dès lors, on peut distinguer les écoles protestantes, catholiques et israëlites.

De plus, des Ecoles Normales sont créées. Elles forment les maîtres au niveau moral et intellectuel et les obligent à utiliser la méthode simultanée. Guizot opte pour cette méthode pour des raisons économiques.
Un corps d'inspection primaire est instauré, il gère le système scolaire.

Dans les années 1880, Jules Ferry bouleverse de nouveau le système scolaire. Il rend obligatoire et gratuit l'enseignement populaire. Il intègre les filles et laïcise les programmes. De ce fait, un nouvel enseignement se substitue à l'enseignement religieux. L'éducation morale et civique apparaît, la religion devient une affaire privée.
Une nouvelle lutte entre l'Etat et l'Eglise éclate, on distingue les partisants d'un enseignement religieux qui vont dans le privé et les partisants d'un enseignement civique qui se rendent dans le public.

L'enseignement à partir de la Révolution

Avant la Révolution, l'Eglise avait le monopole de l'action éducative. Mais à la période révolutionnaire, l'Eglise va être mise de côté. Un anti-cléricalisme se développe au sein du gouvernement et les biens de l'Eglise sont confisqués en vue de pallier les déficits budgétaires de l'Etat.



Les révolutionnaires veulent un nouveau régime et promouvoir un enseignement laïc et national. Dès lors, en 1793, le décret BOUQUIER est voté. Il affirme que l'éducation de la jeunesse est désormais de l'ordre de l'Etat. L'Etat, seul, doit s'occuper de l'Education, c'est son devoir. Cela va se mettre en place très lentement fautes de moyens budgétaires, de personnel enseignant et de temps.


De plus, le peuple reste assez méfiant car l'égard de cette nouvelle loi car il reste attaché à la tradition catholique.


Dans les faits, ce décret ne sera pas appliqué et il faudra attendre la loi Guizot avant qu'il ait des réelles décisions prises en faveur d'un enseignement populaire. En attendant, celui-ci reste aux mains des particuliers aux des ordres catholiques tels que les Frères des Ecoles Chrétiennes qui reprennent leur rôle d'enseignement en 1810 sous Napoléon.


En revanche, Napoléon institue l'Université Impériale pour avoir le monopole de l'éducation de l'élite. Ainsi, les écoles secondaires (écoles formant les élites) sont entretenues et contrôlées par l'Etat. Napoléon a pour but de former l'élite au service de son Empire et en laissant l'éducation populaire aux mains de l'Eglise il entretient la fidélité de son peuple.


Sous la Restauration, une ordonnance royale stipule qu'une somme d'argent conséquente sera investie dans l'éducation populaire. Mais rien ne sera fait concrètement de la part de l'Etat.


De ce fait, des initiatives privées se développent telle que la Société pour l'Instruction Elémentaire, créée par des membres du parti libéral (qui prône le progrès et qui regroupe une majeure partie des Protestants). Elle développe une autre méthode en contradiction avec la méthode simultanée diffusée par les Catholiques. La nouvelle méthode est le monitoring system, emprutée aux Anglais.


Cette méthode est dite mutuelle. Elle consiste à ranger les élèves en rang et le moniteur (élève le plus âgé) est chargé de s'occuper de sa rangée selon les ordres du maître. Ce dernier communique à l'aide d'outils sonores.


Durant toute la Restauration, libéraux et ultras ( qui sont, pour la plupart, des Catholiques et qui sont conservateurs) s'opposent. C'est la querelle des méthodes qui fait avancer l'enseignement scolaire.

jeudi 5 mars 2009

La politique scolaire à l'époque de la Modernité

Au cours de la première moitié du XVI ème siècle, François Ier intervient dans le mouvement de rénovation culturelle en encourageant l'étude des Lettres et des Arts et en imposant la langue française dans les actes judiciaires; c'est alors que naît le Collège de France en 1530 et il s'intégrera dans l'université en 1773.


Par ailleurs, d'autres lieux d'enseignement et de culture entrent en concurrence après la Renaissance et l'enseignement universitaire perd alors de son importance. Comme effet de la mutation culturelle qui s'est opérée durant la Renaissance, de nouvelles disciplines sont mises en place à la Faculté des Arts, notamment l'enseignement de la langue vulgaire, le développement des sciences et l'histoire. En outre, l'enseignement scolastique médiéval est critiqué.


La fin du règne de François Ier est marqué par les premiers affrontements entre les Catholiques et les Protestants sur le terrain de l'enseignement. Ceci est le moteur de l'évolution dans le domaine éducatif. Le Concile de Trente, pour s'opposer à la Réforme, décide de créer une petite école dans chaque église dont le maître sera choisi par l'évêque et enseignera gratuitement aux enfants pauvres la lecture, l'écriture, la grammaire, le chant et le calcul.


De plus, divers ordres religieux se destinent à l'enseignement. Par exemple, la Compagnie de Jésus s'intéresse à l'enseignement pour faire face à ses difficultés de l'action missionnaire, son but est alors de former de bons chrétiens catholiques au service de l'Eglise. Il existe aussi l'Ordre des Oratoriens qui ne se destinait pas non plus aux tâches enseignantes mais la nécessité de rattacher les fidèles à l'Eglise les a incité à accepter la direction d'établissements scolaires.


Sous le règne de Louis XIV, l'Ordre des Frères des Ecoles chrétiennes, institué par Jean-Baptiste de La Salle, se consacre à l'enseignement gratuit des enfants pauvres.


Pour conclure, la politique scolaire de la Renaissance et de l'Ancien Régime est un système hétérogène, stimulé par les guerres de religion, des initiatives privées, des migrations d'acteurs de l'enseignement ou encore par un timide engagement royal.

Petit à petit, le domaine scolaire va s'homogénéiser et tomber dans les mains de l'Etat.